PUBLIC 

Être en public signifie littéralement  "à la vue de tous".

 

Qui est ce "tous" que l'on appelle public ?

Au-delà du sens premier affilié au peuple et souvent associé au monde du spectacle, le public est cet auditoire, qu'il soit familier, scolaire, social ou professionnel, qui "attend" quelque chose. 

Quelque chose de plus ou moins précis, allant d'une leçon bien apprise à un discours, une présentation, une blague… Et cette "attente" est la cause de bien des appréhensions et de stress.

 

Nos premières "prise de parole en public" sont déterminantes, et du repas de famille aux bancs de l'école, l'expérience peut s'avérer périlleuse au point de renoncer à "se mettre" en avant et de risquer le jugement. Et oui, ça fait très mal de se sentir jugé, moqué, évalué dans cette situation de grande vulnérabilité face à un public aux "attentes" plus ou moins bienveillantes.

 

Quel a été votre premier public ?                                                 Quelles ont été vos premières expériences en public ?               

Et quels souvenirs en gardez-vous ?

 

D'après ce que j'ai pu observer, l'école est sans doute le lieu le moins approprié pour s'initier à prendre la parole en public, car "prendre la parole en classe" est dans la grande majeure partie des cas, une prise de risques : de se tromper, d'être jugé, d'ennuyer ou de faire des envieux, avec un objectif d'évaluation qui peut marquer à vie. 

Il y a un certain vide pédagogique à ce niveau là et pour certains, ces premières expériences seront fatales. Pour d'autres, ils ou elles auront bien appris à réciter leur leçon avec des mains sagement discrètes, les pieds serrés et une mine plus ou moins réjouie. 

 

Le positionnement de l'élève est l'antithèse de l'orateur. Et j'en vois tous les ans lors de mes enseignements à l'IUT de Caen, malgré l'épreuve du grand oral. Je m'excuse par avance auprès des enseignants, mais cette attitude archétype d'une conscience scolaire est à démonter une fois arrivée aux études supérieures et dans l'emploi. Elle est la figure de l'obéissance tandis que la vie professionnelle demande de l'assurance et de l'engagement. 

 

Être en public nécessite un positionnement audacieux, généreux et même amical, où le corps et la voix s'expriment librement, où les mains accompagnement la parole, où la respiration circule à son aise, où le sourire illumine le regard et où l'esprit est débarrassé de la peur du jugement.

 

C'est alors que répondre aux attentes du public devient le moment de prendre le temps, l'espace, les regards et l'attention de ceux qui sont là pour nous écouter afin de leurs donner sa parole, et délivrer son message. Un message fait de mots, de combinaisons de mots… amalgamés à toute une chimie personnelle. 

 

Le théâtre m'a appris l'amour des mots, ainsi que leur magie et leur pouvoir, mais également leur vulnérabilité liée à un mauvais usage, à nos émotions et surtout à une mauvaise condition mentale faite de mots qui l'encombrent et le polluent.

 

Dans un de ses sketchs, Michel Bougena demande dans la voix d'un enfant, à son grand-père "dit papi, d’où vient le vent?!"

 

Voyons un peu "d'où vient le mot"…

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